Synopsis

    

 
 
Tout commence à Brazzaville, la dernière ville où il a habité avant de partir. C’est là que se trouvent les Beaux-Arts, école où Melain a étudié l’histoire de l’art. C’est surtout là qu’il a pu commencer à s’exprimer en tant qu’artiste, en peignant des tableaux avec la terre et les pigments parfois ramassés à même la rue.
À Brazzaville, Melain a entamé la construction de maisons d’hôtes,
en s’inspirant des techniques d’éco-construction qu’il a apprises en France. Il aimerait aussi monter une galerie à Brazzaville, afin de promouvoir les artistes locaux.
Melain retrouve ses amis peintres, artistes, et tous ceux qui tentent de se débrouiller face aux difficultés quotidiennes. Il rencontre une jeunesse festive malgré le chômage, la désillusion face à l'absence de changements et l’envie de s’expatrier. Le pays stagne, les problèmes d’électricité, d’hygiène, d’eau potable et de pollution battent leur plein.
 
Puis il se dirige vers Boko, ville dans laquelle il s’est réfugié avec son meilleur ami pendant la guerre civile. Ce sera l’occasion pour eux d’échanger sur les crises politiques qui ont touché le Congo pendant les années 90. Le Pool a été la région la plus touchée par les conflits. Plus de dix ans après, les souvenirs sont encore vivaces dans les esprits, dans cette région touchée par l’exode rural des jeunes générations et dont l’agriculture peine à se développer.

Ensuite, il part à Kinkala, toujours dans la région du Pool, où Melain a effectué une partie de sa scolarité. Melain rend visite à son oncle maternel, médecin désormais à la retraite, et qui a eu en charge son éducation. Ils évoquent ensemble les conflits qui ont pu les animer jadis, quand son oncle s’opposait à l’avenir que Melain s’était choisi, à l’école des Beaux Arts. Aujourd’hui, apaisés, ils parlent de s’atteler ensemble à un projet agricole afin de contribuer à donner un nouveau souffle au pays.
À Kinkala, Melain se remémore ses souvenirs d’enfance. C’est ici qu’il a commencé à dessiner, avec cette obsession de croquer tout ce qu'il voyait.
 

Avant de quitter le Pool, Melain passe quelques temps à Matondo, le village qui appartient à son clan maternel. Il retrouve la terre et les champs que lui ont légué ses grands-parents, cette terre argileuse qu’il lui est arrivé d’utiliser dans ses tableaux.
Il se rappelle de l’époque où toute sa famille, mère, oncles, tantes et cousins, s’étaient réunis là pour fuir les conflits. Avec nostalgie, il se souvient de la vie en communauté, à l’abri de la violence, à travailler dans les champs avant de se réunir le soir au coin du feu. Il profite ainsi de ce retour pour réunir une partie des personnes présentes à l’époque.
 
Au terme du voyage, Melain rejoint son oncle tout au Nord du pays, dans la forêt du Likouala qu’il rêve de découvrir. Il veut rencontrer les Pygmées en compagnie de ce dernier, lui qui a travaillé à leurs côtés de nombreuses années. Cette terre vierge, fantasmée, loin des conflits et des crises politiques, représente dans l’esprit de Melain, comme dans celui de nombreux congolais, la terre originelle. 


 
Tout au long de son voyage, Melain peint. Nous le découvrons au jour le jour via ses croquis pris sur le vif. Dessins d'enfants, de passants, de travailleurs, rencontres inattendues sont esquissés sur papier, au marché, dans les nganda, dans la rue.
Melain recueille aussi les histoires, donne la parole à ses modèles. Croqués, dessinés, il donne à chaque échange toute son importance : le carnet devient le lieu privilégié de la rencontre.



Carnet de voyage explosif qui part de Brazzaville à la forêt des Pygmées, cette histoire raconte une quête identitaire, celle d’un jeune peintre exilé, représentant d’une génération que son pays à contraint de fuir. Aujourd'hui, Melain veut retrouver une place, jouer un rôle dans son pays. De la terre brute aux huiles de la peinture occidentales, c’est aussi une œuvre complexe qui est ici décrite, un Congo éclatant de couleurs.